Alors que les résultats de la Conférence COP26 sur le changement climatique décevaient à Glasgow, que l’ONU révélait que Madagascar subissait la première famine causée par le réchauffement climatique, à Brisbane (Australie), la biennale de l’Australasian Pig Science Association abordait la question des conséquences futures du changement climatique sur la production porcine. Il en est entre autres ressorti que le stress thermique sera plus sévère sur les espèces monogastriques que pour les ruminants.
En plus d’entraîner une diminution de la consommation alimentaire et une capacité de traite réduite chez les truies, la hausse des températures provoquera des mises bas prolongées, une baisse d’oxygène dans les tissus des porcelets et une plus grande fréquence des cas d’insuffisances cardiaques chez les truies. De plus, l’augmentation du stress oxydatif causera une « fuite » des jonctions intercellulaires dans l’intestin, ce qui pourra causer une inflammation locale de l’intestin. Comme si cela ne suffisait pas, chaque augmentation de 1 °C de la température mondiale correspondra à une réduction de 6 % du rendement du blé et de 7,4 % de celui du maïs. Bref, les problèmes ne manqueront pas.
Certains chercheurs conférenciers ont tout de même rapporté qu’en adoptant une approche de type « soins intensifs » à l’égard des porcelets nouveau-nés, en fournissant un environnement adéquat dans les salles de mise bas, des techniques d’allaitement fractionné et de placement croisé pour répartir la taille des portées, les éleveurs peuvent sauver la mise.
Une attention particulière portée au bon développement du tissu mammaire assurera aussi de meilleures futures lactations. Une équipe a aussi signalé qu’un mélange spécifique d’acides gras encapsulés dans les régimes de gestation et de lactation a non seulement conduit à des augmentations significatives de la concentration de lactose et de graisse dans le colostrum, mais également entraîné l’élimination du nombre de porcelets de poids à la naissance inférieur à 1 kg par rapport aux truies témoins. Tout bien pesé, il n’y a pas encore lieu de désespérer.
Source : Pig Progress