Avec cinq nouveaux abattoirs qui entreront en service d’ici 2018 et une consommation interne de viande plutôt stable, les États-Unis devront trouver sur les marchés internationaux des débouchés pour toute cette viande supplémentaire. Puisque la Chine compte 1,3 milliard d’habitants qui consomment 28% des viandes produites dans le monde, les producteurs américains lorgnent du côté de l’Empire du Milieu. Les défis sont grands, mais les prévisions des besoins chinois sont énormes.
Bien sûr, pour augmenter leurs exportations vers ce pays qui héberge le cinquième de la population mondiale, les Américains devront répondre aux exigences de la Chine en matière de qualité de leur produit. Leur viande devra, entre autres, être exempte de ractopamine.
Avec sa consommation annuelle de 54 millions de tonnes de viande de porc et ses importations de 1,3 million de tonnes, la Chine est déjà la destination la plus importante de la viande américaine. Et cela, malgré le fait que sa consommation par personne est deux fois moins élevée que celle des Américains.
Mais avec ses stocks estimés à 200 milliers de tonnes de porcs, soit à peine deux jours de consommation, la perspective de vente aux Chinois est fort encourageante. Il suffirait qu’une légère hausse de la consommation par personne survienne en Chine pour que cela crée une demande importante.
La Food and Agriculture Organization of the United Nation (FAO) anticipe justement que la consommation mondiale annuelle de viandes atteindra 35,3 kg par habitant d’ici 2025. Cela représente une augmentation de 1,3 kg (3,8%) par rapport à 2015. Si l’on assume que la consommation par personne en Chine croîtra au même rythme, la pression sur la demande sera non négligeable.
Par ailleurs, la FAO prévoit que la production mondiale de viande devrait être plus élevée de 16% en 2025. Ce sont la Chine, les États-Unis et le Brésil qui connaîtront la croissance la plus forte.
Au-delà de 2025, jusqu’à l’horizon de 2050, 455 millions de tonnes métriques de viandes devront être générées annuellement pour répondre à la croissance de la population planétaire qui passera de 7,3 à 9,7 milliards d’habitants. Cela représente près de quatre fois la production annuelle mondiale (117 millions de tonnes de porc) prévue pour 2016. Il semble évident que pour atteindre une telle croissance, les producteurs devront investir dans leurs installations pour en améliorer l’efficience.
En revanche, c’est la viande de volaille qui connaîtra le plus fort accroissement en raison de son faible coût comparativement à la viande rouge. Une bonne partie de la croissance de la Chine est liée à la reconstruction du cheptel porcin qui, après une contraction de 25 millions de porcs entre 2012 et 2015, doit être reconstitué.