Directeur des opérations de la Laiterie Charlevoix
Directeur des opérations de la Laiterie Charlevoix, l’entreprise familiale fondée en 1948, Bruno L’Abbé n’a pas eu besoin de participer au Cop21 qui s’est conclu il y a quelques jours à Paris pour se vanter d’avoir fait sa part pour l’environnement.
En 2005, la fromagerie a commencé à être confrontée à un sérieux problème. Les fermes d’élevage porcin qui récupéraient depuis toujours leurs résidus de fabrication de fromage pour l’alimentation de leurs porcs se sont mises à fermer les unes après les autres. Il a alors fallu trouver une façon de disposer de ce lactosérum qui contient une charge organique très élevée et qu’il était impossible de déverser dans
la nature.
Le transport par camion a été envisagé, mais le coût vers Québec ou le Lac-Saint-Jean aurait été exorbitant. Bruno L’Abbé s’est alors tourné vers une technologie française pour construire sa propre usine de biométhanisation. Le projet de 2,5 M$ n’était pas du petit lait pour une fromagerie dont le chiffre d’affaires était de 5 M$. D’autant plus que cet investissement massif ne contribuait même pas à améliorer la production et la qualité de ses produits.
«L’usine nous a permis de bonifier l’image de la laiterie, soutient Bruno Labbé. Nous faisons faire des visites de nos installations. Nous avons même remporté un prix Mercuriades, en 2012.»
Qu’à cela ne tienne, grâce à une subvention de 750 000$ obtenue d’un programme d’efficacité énergétique, la Laiterie Charlevoix a érigé sur son terrain une structure de 3 000 pieds carrés de surface capable de traiter ses 25 000 litres de déchets résiduels quotidiens.
Non seulement cette technologie a-t-elle permis d’économiser annuellement 100 000 litres de diesel et de mazout et satisfaire 50% des besoins en énergie de l’entreprise, mais elle a évité le relâchement de 250 tonnes de gaz à effet de serre dans l’atmosphère de la région. Pour ne rien gâcher, les Labbé en ont profité pour mousser l’entreprise familiale. «L’usine nous a permis de bonifier l’image de la laiterie, soutient Bruno Labbé. Nous faisons faire des visites de nos installations. Nous avons même remporté un prix Mercuriades, en 2012.»
La capacité de l’usine de biométhanisation pourrait même permettre à la laiterie qui fabrique déjà 200 000 kg de fromage d’augmenter son volume de production de 15%.
C’est de la meule, ça, les amis!