Vous connaissez la chanson Tout est bon dans l’cochon ? « Du groin jusqu’au jambon, la rate et les rognons, la queue en tire-bouchon, le pâté, l’saucisson… ». Il semble que l’on ait oublié le lisier. Il ne sert pas seulement à amender les champs. En Bretagne, en raison de la hausse du prix de l’énergie, des éleveurs de porcs du département du Morbihan ont commencé à utiliser la lisiothermie pour chauffer leur maternité. Et ça marche. À 35 °C, les porcelets qui tètent grognent de bonheur.
Cette technique développée au Danemark permet de valoriser la chaleur des déjections porcines dans les maternités qui représentent facilement 40 % de la consommation d’énergie. Dès que les animaux défèquent, le lisier chaud s’écoule à travers le treillis du plancher pour se retrouver un mètre plus bas sur une dalle de béton qui contient des kilomètres de tuyaux PVC d’eau chaude qui captent la chaleur des déjections. Une pompe à chaleur récupère les 7 ou 8 degrés supplémentaires et les accumule pour atteindre une eau à 55 °C qui servira à chauffer la ferme. Grâce à une vanne trois voies, on pourra régler la température et obtenir une eau à 35 °C, la chaleur dont ont besoin les porcelets.
En récupérant des degrés sur la dalle, on refroidit le lisier qui produit moins d’émanations d’ammoniac, donc moins d’odeur. Par la suite, le lisier est évacué et sert d’engrais. En France, un tel système qui coûte entre 50 000 et 60 000 euros est jusqu’à 20 fois moins cher qu’un projet photovoltaïque. Selon les estimations de l’Institut français du porc (Ifip), dans un élevage de 700-900 truies, un éleveur peut réaliser entre 5 000 et 7 000 euros d’économies d’énergie par an. Cette solution suppose toutefois la construction d’un bâtiment neuf.
Source : Connaissance des énergies