« Pour le boucher, le veau qui a mangé de l’herbe ne vaut pas le veau qui n’a bu que du lait », écrivait un romancier français. C’est vrai, mais on pourrait ajouter que le veau de lait qui a la diarrhée fait perdre du foin ! La va-vite entraîne des baisses de profit par la perte de poids, quand ne s’ensuit pas carrément la mort de l’animal. Des scientifiques japonais ont développé et testé une nouvelle formulation probiotique pour contrôler les selles liquides sévères chez les petits gloutons qui ne ruminent pas encore.
Ces microorganismes vivants sous forme de bactéries ou de levures contribuent à l’équilibre de la flore intestinale. Ils sont d’autant plus d’intérêt que les antibiotiques sont inefficaces lorsque la cause de la maladie est un virus, un protiste ou une bactérie résistante aux anti-infectieux. Dès les années 1970, le lait fermenté avait été utilisé comme probiotique dans l’élevage, mais son efficacité était incohérente en raison des grandes variations dans le processus de fabrication. De plus, il y a eu des cas où les laits fermentés ont eux-mêmes été la source d’agents pathogènes causant la diarrhée.
L’équipe de la faculté de médecine vétérinaire de l’université d’Hokkaido a donc entrepris de développer un protocole unifié pour fabriquer des substituts du lait fermenté. À la suite des tests qu’ils ont réalisés avec du lait de remplacement enrichi en bactéries lactiques, les chercheurs ont constaté que si les animaux avaient encore de la diarrhée, la teneur en eau des matières fécales était inférieure et plus stable que celle des bêtes à qui on avait donné du lait de remplacement normal. Bref, cette formule a permis de réduire considérablement l’incidence de l’inflammation de l’intestin grêle, la durée des traitements, le nombre de consultations, le coût des soins médicaux et de la mortalité causée par l’entérite. On pourrait presque dire que cela a un effet bœuf !
Source : The Dairy Site