Le bourdon intelligent

1 janvier 2023 | Apiculture, La rubrique de Pierre, Technologies

Juste aux États-Unis, les abeilles qui batifolent dans le pollen des fleurs contribuent à hauteur de 15 milliards $ au PIB américain. Au niveau de la planète, 85 % des plantes comestibles requièrent la pollinisation et le tiers de notre alimentation en dépend. Mais la disparition rapide des colonies d’abeilles s’avère une catastrophe pour le milieu agroalimentaire. Une firme israélienne a su développer des solutions pour imiter le processus de pollinisation naturelle basé sur l’intelligence artificielle.

Mine de rien, même quand les agriculteurs trouvent des ruches pour faire le travail, ces abeilles ne sont pas aussi efficaces que les pollinisateurs naturels qui co-évoluent avec des cultures spécifiques dans la nature. D’une part, l’activité de pollinisation des abeilles dépend fortement de leur attirance pour le nectar et le pollen des fleurs. Il s’avère, par exemple, qu’elles relèvent le nez sur le nectar des avocats et préfèrent d’autres sortes de fleurs. Par ailleurs, il arrive qu’elles soient dédaigneuses du pollen collant des pommes. Si bien qu’elles font tout pour consommer du nectar sans toucher au pollen.

Bumblebee AI utilise des connaissances agronomiques et des données environnementales pour fournir aux agriculteurs une fenêtre temporelle de pollinisation quotidienne précise. Pour les avocats (voir la vidéo), elle se sert d’un outil qui imite une charge électrostatique générée par les abeilles. Le pollen chargé négativement colle à l’abeille chargée positivement parce que les charges opposées s’attirent. Le collecteur récolte le pollen de l’arbre mâle. Avec un autre appareil, les producteurs peuvent appliquer le pollen sur l’arbre femelle. Son utilisation aurait permis une augmentation de 20 à 30 % de la productivité et de la quantité de fruits. Pour les bleuets (voir la vidéo), la firme recourt à un robot semi-autonome à deux bras mécaniques qui émet une courte vibration qui libère le pollen, afin qu’il puisse tomber sur la fleur femelle de la plante. À l’avenir, cette technologie pourra également être utilisée avec des manguiers, des amandiers ou des pistachiers et d’autres arbres.

Source : Future Farming

Pierre

Pierre

Journaliste principal

Père fondateur d’Élevage et Cultures, Pierre a donné à la revue sa touche d’humour qui nous plaît tant. Vous pouvez retrouver tous ses articles traitant des actualités technologiques et scientifiques agricoles dans la Rubrique de Pierre.

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