La Chine a beau être appelée l’Empire du Milieu, on n’a pas l’habitude d’y faire les choses à moitié. Depuis un an, la plus grosse porcherie du monde héberge 25 000 truies dans la première de deux tours de 26 étages. Tout est contrôlé à distance depuis une salle de gestion. Tout… sauf l’humeur des porcs ! L’élevage intensif entraînant une plus grande probabilité des comportements agressifs, des chercheurs de ce pays testent des moyens de les détecter automatiquement. Il en va de l’économie agricole, des taux de reproduction et du bien-être animal.
Avec le développement de la vision par ordinateur et de l’apprentissage en profondeur, certains préconisent l’utilisation de méthodes automatiques et non intrusives de reconnaissance du trait agressif. Par rapport à l’observation manuelle traditionnelle, les approches basées sur la vision sont efficaces en temps réel et peuvent assurer le bien-être des porcs, réduire les coûts de main-d’œuvre et éviter le risque d’infection croisée de maladies humaines et animales.
Après avoir départagé les réactions non souhaitées (morsures, coups, piétinements, etc.) des gestes inoffensifs (saillie, jeu, repos, consommation d’aliments et d’eau), l’équipe a observé 541 enregistrements vidéo de réactions agressives d’une durée de 3 secondes et 565 enregistrements vidéo de comportement non agressif d’une durée équivalente. Grâce à un apprentissage automatique qui utilise, d’une part, un réseau de neurones artificiels pour la reconnaissance d’images et, d’autre part, des mécanismes d’attention spatiale pour apprendre les représentations de mouvement du comportement, la précision de reconnaissance a augmenté à 94,8 %.
Il reste encore quelques recherches supplémentaires à faire pour identifier, entre autres, les parties du corps utilisées par les porcs ayant une attitude agressive. Les p’tits cochons ont intérêt à se dépêcher pour faire leurs mauvais coups sans se faire prendre.
Source : Pig Progress