Croyez-le ou non, des chercheurs ont eu l’idée saugrenue de recourir à des larves (dépourvues de pattes !) pour voir si cela pouvait réduire les problèmes de boiterie des poulets de chair. Le plus étonnant, c’est que ça a marché. Quand on sait que les complications aux articulations inférieures affectent de 14,1 % à 57 % des oiseaux et qu’ils coûtent à l’industrie avicole américaine quelque 150 millions de dollars US par an, on comprend que les résultats de l’étude pourraient permettre de faire un pas dans la bonne direction.
En Europe, plus de 90 % des poulets de chair à croissance rapide atteignent un poids de 2 à 2,5 kg en 6 semaines. Cela favorise le développement de la boiterie. La diminution de la mobilité entraîne aussi une hausse de l’humidité et de l’ammoniac dans la litière, ce qui augmente les risques de dermatites de contact. Or, en dispersant des larves de mouches soldats noires vivantes dans la litière des poulets, les chercheurs ont constaté que ces derniers passaient plus de à marcher, à picorer le sol et à chercher de la nourriture.
Les poulets qui ont reçu 10 % de l’apport journalier estimé en matière sèche sous forme de larves sont demeurés plus actifs que ceux à qui on n’en a fourni que 5 % et nettement plus que ce qui a été constaté chez le groupe témoin. En bout de course, les scientifiques de l’Université de Wageningen (Pays-Bas) ont constaté que la prévalence et la gravité de la brûlure du jarret et de la boiterie ont été significativement moindres dans le premier groupe et notable pour le deuxième groupe en comparaison au groupe témoin. La dermatite du coussinet plantaire a également été réduite. De quoi danser !
Source : Poultry World