
Tandis qu’à Longueuil, on ne sait trop comment gérer 15 cerfs de Virginie qui ravagent la flore d’un parc, en Australie, un éleveur de bétail s’est attaqué au problème d’un million de chameaux sauvages qui dévastent 85% de la végétation. Plutôt que d’abattre les dromadaires, il a choisi d’en tirer profit. Des 550 camélidés qu’il possède aujourd’hui, il en récolte le lait qui contient trois à cinq fois plus de vitamine C que celui des vaches. Belle façon de transformer une plaie d’Égypte en une opportunité!
Mais avant de produire le nectar et d’en faire jusqu’à de la crème glacée, du fromage, des crèmes pour la peau et même de la vodka, notre éleveur a dû convaincre certains propriétaires fonciers d’accueillir les bêtes ravageuses. Il aura aussi été nécessaire d’adapter l’équipement laitier standard. Si les chamelles, comme les vaches, ont quatre tétines, ces dernières ne se baladent pas au ras des pâquerettes. De plus, pour déclencher l’écoulement du lait, la « nourrice » doit avoir son rejeton à proximité. Tant et si bien que dans les meilleures conditions, la femelle ne produit en moyenne que 2,5 litres de lait par jour, soit vingt fois moins qu’une vache.
Dans ces conditions, pas étonnant que le lait de chamelle se détaille à environ 17 $ CAN le litre. Mais des consommateurs semblent disposés à en payer le prix puisque les avantages de ce produit ne se limitent pas à sa grande activité antimicrobienne et à son taux très élevé de vitamine C. Le lait de chamelle ne contient pas cette protéine de lactosérum impliquée dans 82 % des cas d’allergies au lait de vache chez les jeunes enfants. C’est fou ce que l’on peut extraire d’une nuisance!
Source : Modern Farmer