Un steak au nanogramme près

17 mai 2016 | Bovin, Élevage

À l’évocation des stéroïdes, on pense aux quadriceps gonflés à l’hélium de Ben Johnson, aux «melons» de Momo des Minguettes, ou à la carrure de semi-remorque des nageuses est-allemandes. Pourtant, cette perception négative a peu à voir avec les implants d’œstrogène et de progestérone faits aux veaux de lait. Ces hormones produites naturellement par les animaux et les humains stimulent l’activité cellulaire et permettent une augmentation de croissance qui assure un bon retour sur investissement.

En fin de compte, ces implants sous-cutanés de la taille d’un comprimé d’aspirine placés derrière l’oreille des veaux ont un impact pratiquement insignifiant dans l’assiette des consommateurs. À titre d’exemple, un steak de 8 oz provenant d’un bouvillon à qui on a administré ces hormones contient 3 milliardièmes de grammes (3 nanogrammes) d’œstrogène, soit un milliardième de plus que le steak d’un boeuf qui n’a pas reçu d’implant. À l’échelle d’un terrain de football, la différence équivaut à un brin d’herbe.

À titre de comparaison, une portion de chou de 8 oz contient 5 411 milliardièmes de grammes d’œstrogène (1 803 fois plus) et une portion d’arachides en a plus de 45 000 nanogrammes (15 000 fois plus !). Cela a-t-il jamais empêché quelqu’un de mettre ça d’épais de beurre de peanut sur sa tranche de pain ?

Utilisés au cours des trois premiers mois de vie du veau, les implants ont une durée de vie approximative de 150 jours. Bien sûr, vos bêtes auront un peu plus d’appétit, mais dans un parc d’engraissement, le gain moyen quotidien sera de 15% à 20%, sans parler d’une augmentation de l’efficacité alimentaire du même ordre. En fin de compte, l’utilisation des implants offrira un retour sur investissement de 40 à 60$ par tête.

Évidemment, si vous visez le marché naturel ou biologique, vous ne pourrez recourir aux implants de stéroïdes. Dans ces cas, assurez-vous que les primes sont suffisantes pour compenser les coûts supplémentaires que vous engagez — environ 200$ de plus par tête pour élever un animal sans implant de stéroïdes dans un programme naturel, et de 400$ à 600$ de plus pour le marché biologique.

Source: Drovers

Pierre

Pierre

Journaliste principal

Père fondateur d’Élevage et Cultures, Pierre a donné à la revue sa touche d’humour qui nous plaît tant. Vous pouvez retrouver tous ses articles traitant des actualités technologiques et scientifiques agricoles dans la Rubrique de Pierre.

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