Dans le monde, uniquement entre la mi-janvier et la mi-février 2022, pas moins de 5 millions de volailles sont mortes de la grippe aviaire H5N1 ou ont dû être éliminées après avoir été contaminées. Cette maladie contagieuse qui s’attaque aux voies respiratoires peut décimer un élevage en quelques heures. Aussi, des scientifiques de l’Université d’Édimbourg, de l’Imperial College de Londres et du Pirbright Institute ont développé des poulets génétiquement modifiés pour lutter contre l’affection dévastatrice.
En utilisant des techniques d’édition génétique, ils sont parvenus à modifier la section d’ADN responsable de la production de la protéine ANP32A. Grâce à l’altération de cette protéine dont le virus se sert pour se répliquer, il semble que l’on puisse limiter la propagation du germe pathogène parmi les volailles et la transmission entre des espèces différentes. Exposés à une dose normale de la souche du virus de la grippe aviaire, neuf oiseaux sur dix n’ont pas été infectés et il n’y a eu aucune prolifération à d’autres poulets. L’équipe de recherche a aussi exposé les oiseaux génétiquement modifiés à une dose artificiellement élevée du microbe pour tester davantage leur résilience.
Lorsqu’elle a été exposée à la dose élevée, seulement la moitié des poulets a été contaminée, ce qui démontre que la modification génétique a fourni une certaine protection. Elle a également contribué à limiter la propagation du virus à un seul des quatre poulets non modifiés placés dans le même incubateur. Il n’y a eu aucune transmission aux oiseaux génétiquement modifiés. Par contre, on a découvert que le virus a été en mesure de s’adapter en se servant de deux autres protéines apparentées — ANP32B et ANP32E — pour se répliquer.
Pour empêcher l’émergence de ces microbes particulièrement rusés, l’équipe de recherche a ensuite ciblé des sections supplémentaires d’ADN responsables de la production des trois protéines. Cela a permis de bloquer la croissance du virus dans les cellules présentant les trois modifications génétiques. Une guerre à suivre.
Source : The University of Edinburgh