Cela fait près de 10 000 ans que l’être humain a adopté l’œuf comme élément essentiel de son alimentation. S’il a toujours été riche en protéines, en lipides, en vitamines et en minéraux, jamais depuis la nuit des temps ce coco n’avait eu de vertus pharmaceutiques. Or l’Institut national des sciences et technologies industrielles avancées de Kansai (Japon) est parvenu à faire pondre à des poules des œufs contenant un agent pouvant être utilisé pour traiter le cancer et l’hépatite.
Cet agent, l’interféron bêta, est une sorte de protéine liée au système immunitaire qui est utilisée dans le traitement du cancer de la peau et de l’hépatite, ainsi que dans la recherche sur les virus. L’équipe de recherche qui a développé la méthode introduit des gènes qui produisent l’interféron bêta grâce à la technologie d’édition du génome dans des cellules qui sont des précurseurs de sperme de poulet.
Les cellules sont utilisées pour fertiliser les œufs qui produisent des poussins mâles. Ces derniers sont par la suite croisés avec plusieurs femelles pour obtenir des poulets possédant les gènes hérités. En bout de course, le blanc de ces œufs de poules contient le fameux interféron bêta.
L’équipe japonaise estime être en mesure de produire de manière stable jusqu’à 100 milligrammes d’interféron bêta par œuf, ce qui entraînerait une réduction considérable des coûts de production de l’agent pharmaceutique. À ce jour, pour obtenir quelques microgrammes d’interféron bêta, il en coûte entre 340 et 1140$ CAN. Dès l’année prochaine, une société de recherche commune prévoit de vendre le médicament en tant que réactif de recherche à un prix équivalant à environ la moitié de celui du produit classique. L’objectif à plus long terme serait de faire baisser le prix à moins de 10% du niveau actuel.
Il reste encore à déterminer leur innocuité en tant que produits pharmaceutiques.
Source : Poultry Site