Il y a 50 ans, on pouvait saigner un porc ou plumer un poulet à la campagne sans que cela fasse tourner de l’œil même les âmes les plus sensibles. Aujourd’hui, dans un monde de plus en plus aseptisé et où certains croient que le lait provient de… l’épicerie (!) et que la viande pousse dans le Saran Wrap, la simple idée de devoir toucher de la viande crue soulève un malaise, sinon le cœur. Pour les petites natures de plus en plus nombreuses, on propose désormais l’emballage de poulet «sans contact».
Selon un sondage mené par Mintel, une agence d’analyse des marchés qui couvre le lancement de 30,000 nouveaux produits chaque mois, 37% des Britanniques âgés de 16 à 34 ans n’aiment pas manipuler de la viande crue lorsqu’ils cuisinent. Ils sont 39% à avoir de la difficulté à savoir quand la viande est cuite et sans risque. Bref, ils auraient la trouille de contracter une intoxication alimentaire causée par l’E. coli.
Pour remédier au nouveau problème, Sainsbury’s, la deuxième plus grande chaîne de supermarchés au Royaume-Uni, a donc décidé de lancer sur le marché le Doypack, un emballage spécialement conçu pour les milléniaux qui se fontdu sang de cochon avec les germes. Il leur suffit de déchirer le haut de l’emballage et de verser le contenu dans la casserole sans entrer en contact avec la matière «dangereuse».
Ne reste plus qu’à savoir ce que penserait de ce suremballage l’escadron qui, le 6 mai dernier, a mené une «attaque au plastique» dans un supermarché de Rosemont.