Il y a 15 ans, les grands constructeurs de machinerie agricole prédisaient que les fermiers pourraient un jour posséder des tracteurs sans conducteur pour labourer leurs champs. À l’époque, GPS, caméras vidéo, capteurs «intelligents» branchés sur des ordinateurs embarqués en cabine constituaient presque un arsenal de science-fiction. Aujourd’hui, ces équipements hi-tech s’apprêtent à fouler le plancher des vaches jusque dans les lointaines plaines de la république russe du Tatarstan. On n’arrête pas le progrès !
Pour y arriver, il aura tout de même fallu franchir bien des obstacles, au propre comme au figuré. En 2002, par exemple, un tracteur équipé d’un système de guidage satellite ne savait pas contourner une vache qui broutait devant lui. Plus gros écueil encore, le prix. Il en coûtait aussi cher d’installer ce système de guidage que de s’acheter un tracteur flambant neuf. C’est sans parler qu’il fallait convaincre les fermiers qu’un tel mastodonte sans pilote ne puisse pas prenne le mors aux dents comme ce tracteur sans chauffeur qui s’est amusé à faire un derby de démolition dans le stationnement d’un Walmart (visionner la vidéo.)
Aujourd’hui, ces systèmes sont fiables et leurs prix sont beaucoup plus abordables. Ainsi, par exemple, les machines agricoles intelligentes que le holding français Agropolis International s’apprête à implanter au Tatarstan ne devraient coûter que 15-20% plus cher que les tracteurs traditionnels.
L’avantage d’un système de positionnement et de navigation GPS n’est pas tant de faire l’économie d’un pilote que de lui rendre la vie plus facile et d’accroître le rendement de son travail. Chez John Deere, des études ont montré que les utilisateurs de matériel agricole traditionnel entraînent des chevauchement de 1,2 m, tandis qu’un système de guidage les limite à entre 2,5 et 20 cm selon la précision que l’on veut atteindre. Non seulement la conduite manuelle entraîne de 5 à 10% de chevauchements par jour, mais en plus, elle force le conducteur à être beaucoup plus concentré et à aller plus lentement.
Pour ne rien gâcher, tout indique que les fabricants de machines agricoles développeront des systèmes qui pourront s’adapter et communiquer à toute la machinerie, qu’importe la marque.