Nathalie Kerbrat

4 décembre 2016 | Personnalité du mois

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Sur les traces d’Obélix

Le 15 octobre dernier, la Fédération des agricultrices du Québec a honoré Nathalie Kerbrat en lui remettant le titre d’Agricultrice de l’année dans le cadre de son Gala Saturne. Il faut bien reconnaître qu’avec son élevage digne d’une arche de Noé, sa cabane à sucre et ses tables champêtres, la propriétaire de l’Érablière du Sanglier de Lachute n’a pas volé cet honneur.

Convenons tout de suite d’une chose. De l’huile de bras et de l’énergie, Nathalie Kerbrat en a à revendre. Le matin où nous l’avons surprise, cette petite centrale nucléaire ambulante était occupée avec un spécialiste en chauffage qui devait remplacer le système au bois de son érablière par de l’huile. L’agricultrice qui souhaite bientôt pouvoir entailler jusqu’à 1200 de ses érables a gentiment mis ce bon monsieur sur la glace, le temps de répondre à nos questions. En fait, il aura suffi de lui en poser une seule pour que l’entrevue démarre sur des chapeaux de roues.

Bien qu’elle avait été couronnée Agricultrice de l’année pour les régions de l’Outaouais, de Lanaudière et des Laurentides, Nathalie Kerbrat ne s’attendait pas à recevoir ce prix au niveau provincial. «Après tout, dit-elle, je n’étais qu’une des neuf finalistes. Ma ferme est toute petite et ma production est très diversifiée.»

Si elle n’a plus ni veaux, ni vaches, ni cochons, n’empêche que depuis 2006, Nathalie s’occupe de quelques chevaux (sa passion de toujours), de ses 20 laies qui, accouplées avec des sangliers reproducteurs, lui donnent une flopée de marcassins fouineurs. C’est sans compter 150 lapins, une trentaine de cailles qui la gratifient d’un œuf par jour, 26 poules pondeuses et des dindons sauvages dont elle souhaite, dès l’année prochaine, incuber les œufs en prévision des Fêtes de 2017. Elle ne manquera pas de victuailles.

«J’ai eu beaucoup d’aide de la municipalité, des producteurs, de la famille. Sans tout ce beau monde, je n’aurais jamais pu réussir. Ici, l’économie locale et régionale est très importante. On magasine local. Nous sommes très solidaires.»

D’ailleurs, elle ne pourrait pas se le permettre puisque, bon an mal an, la fermière qui a du sang breton reçoit quelque 2 000 gourmands qui lui achètent ses viandes et ses produits transformés du terroir quand ils ne se laissent appâter par ses festins champêtres cuisinés avec ses propres animaux ou par ses repas de cabane à sucre. C’est Obélix qui serait comblé !

L’ancienne agente d’immeuble qui a aussi œuvré à la Financière agricole pendant un an, présidé la Fédération des éleveurs de grands gibiers du Québec pendant quatre ans et siégé au conseil général de l’Union des producteurs agricoles vient d’ailleurs de brasser 80 litres de quatre soupes différentes, 36 litres de sauce à spaghetti au sanglier. Les «chaudiérées de bines», les cretons et les conserves de ses tomates italiennes, elle connaît très bien ça aussi.

Nathalie veut tout de même nous rassurer. «Je commence très de bonne heure et je finis très tard. Je travaille 16 heures par jour, c’est vrai, mais je n’ai pas tout fait ça ce matin, lance-t-elle en s’esclaffant. Et puis, j’ai eu beaucoup d’aide de la municipalité, des producteurs, de la famille. Sans tout ce beau monde, je n’aurais jamais pu réussir. Ici, l’économie locale et régionale est très importante. On magasine local. Nous sommes très solidaires.»

Bientôt, elle devra s’atteler aux réservations du temps des Fêtes et s’investir corps et âme aux marchés de Noël, mais avant la grande folie qui la passionne, Nathalie se réserve, deux fois par an, une petite escapade. Ces jours-ci, pour célébrer son 54e anniversaire, elle s’est envolée pour le Mexique.

Elle compte bien y faire le bacon… sur la plage ! Comme quoi, même en vacances, on ne change pas tout à fait sa femme !

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