D’ici 25 ans, il faudra être parvenu à produire 50 % de nourriture en plus sur la planète pour maintenir la chaîne d’approvisionnement alimentaire. Méchant défi dans le contexte où le rapport GAP de 2023 indique un ralentissement considérable de la croissance de la productivité agricole mondiale. Après les trois premières révolutions agricoles, des chercheurs soutiennent qu’il en faut une quatrième afin d’arrimer les technologies des capteurs portables, des appareils connectés et de l’intelligence artificielle.
Pour nourrir de manière durable et sûre la population, Azahar Ali, ingénieur en biosenseurs et professeur en sciences animales et en ingénierie des systèmes biologiques à l’Université Virginia Tech, estime qu’il sera essentiel de privilégier une surveillance rapide, précise et précoce des cultures et aliments. Si la technologie des capteurs alimentaires permet aujourd’hui de mesurer les toxines, l’humidité, le pH, la fraîcheur, la température, les contaminants et les agents pathogènes, il faudrait y joindre des dispositifs de détection intelligents des aliments, du bétail et des plantes qui puissent collecter précisément et en temps réel des volumes importants de données. En y ajoutant l’IA, il deviendrait possible de rationaliser l’analyse des informations générées par les capteurs connectés. C’est cette combinaison de technologies qui permettra aux producteurs d’anticiper proactivement les défis tels que les épidémies de maladies et les modèles météorologiques.
Pour le moment, la collaboration entre les experts de ces différents domaines fait cruellement défaut. Les chercheurs devront travailler ensemble pour exploiter le plein potentiel des nouvelles technologies qui pourraient aider les producteurs à répondre à la demande future. Sans cela, bien des ventres risqueront de crier.
Source : Online Library