La science ne se limite pas toujours à donner un petit coup de pouce à Mère Nature. Il lui arrive parfois de la survolter. Ainsi, par la sélection génétique, Maman Truie peut se retrouver avec plus de bébés que de tétines. Des chercheurs australiens ont voulu savoir si un régime incluant caféine et/ou glucose chez les porcelets naissants était bénéfique pour leur viabilité, leur croissance, leur capacité de thermorégulation et leur survie. Ce serait le cas pour les plus frêles d’entre eux.
Pour en avoir le cœur net, les chercheurs australiens ont utilisé 38 truies multipares Large White x Landrace et leurs portées. Ils ont nourri les mères avec un régime de lactation qui fournit de l’énergie, des protéines, de la lysine et des fibres. Les truies ont été suivies tout au long de la mise bas. À leur naissance, les 398 porcelets ont été séparés en quatre groupes. Le premier a reçu un traitement oral composé uniquement de 6 ml de solution saline. En plus de cette solution, les trois autres groupes ont bénéficié respectivement d’un ajout de 30 mg de caféine, de 300 mg de glucose ou encore d’un combiné de 30 mg de caféine et de 300 mg de glucose.
Les scientifiques de l’Université d’Adélaïde ont découvert qu’aucun de ces régimes n’a changé quoi que ce soit à la capacité d’un nouveau-né à atteindre une tétine. Par contre, les porcelets de faible poids à la naissance (moins de 900 gr) qui n’ont reçu que le supplément en caféine ont vu leur croissance globale réduite avant le sevrage. D’une part, le stimulant fait baisser le taux de sucre dans le sang. De plus, leur rapport surface-volume étant plus élevé, ils ont une plus grande propension à perdre de la chaleur. En revanche, ces mêmes maigrichons traités avec de la caféine et du glucose ont présenté une croissance accrue au cours des trois premiers jours de vie comparativement à leurs congénères de faible poids qui ont eu droit aux trois autres traitements. Faudrait peut-être ouvrir un café à la porcherie !
Source : Journal of Animals