Selon l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture, l’élevage de bétail est responsable de près de 10 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Pour tenter de désamorcer cette bombe, certains agriculteurs colombiens ont expérimenté pour leurs troupeaux un nouveau régime qui se serait révélé meilleur pour l’environnement. Fini, donc, de confiner les ruminants aux prés et clairières. Désormais, 4 000 rancheros envoient carrément paître leurs bêtes dans le maquis.
Grâce à une aide financière étrangère, ces fermiers ont pu changer leurs habitudes. Au lieu de laisser leurs troupeaux brouter des pâturages d’herbe sans arbres qui forcent les animaux à se déplacer davantage et à piétiner le sol à la recherche d’une nourriture plus rare, les éleveurs les conduisent dans les sous-bois. Cela comporte plusieurs avantages.
D’une part, la végétation et la présence d’arbres permettent de résister beaucoup mieux au piétinement qui contribue à l’érosion. Même la pluie n’emporte pas l’humus. Par ailleurs, les buissons et les arbres absorbent bonne quantité de gaz à effet de serre, en plus d’augmenter la qualité du sol et fournir de l’ombrage. Il semble que ce changement de diète aide la digestion, de sorte que les vaches produisent moins de méthane, ce gaz qui contribue de façon substantielle au réchauffement global.
En gambadant de buisson en buisson, au milieu des bois, les vaches ne seraient pas les seules à être heureuses. En en mangeant des boutons d’or qui contiennent 25 % de protéines et en broutant les sous-bois, les ruminants donnent plus de lait, en plus d’arriver plus rapidement à maturité, ce qui n’est pas pour déplaire aux éleveurs de bêtes d’embouche.
L’histoire ne dit pas si ces fermiers fredonnent Promenons-nous dans les bois, mais il semble que cette nouvelle façon de faire leur aurait permis de sortir du bois!
Source: BBC News