En remplaçant la traction animale par le cheval-vapeur, les rendements agricoles ont explosé. Mais tout n’est pas parfait. L’équipement de plus en plus imposant entraîne une compaction du sol qui peut faire chuter de 20% la production et nuire à la durabilité de l’exploitation agricole. Un chercheur de l’Université de Berne (Suisse) a développé un modèle qui permet d’évaluer le risque de compactage en tenant compte de la résistance mécanique du sol et des contraintes exercées par la machinerie.
En mettant au point son modèle informatique baptisé Terranimo®, le chercheur Matthias Stettler a pu démontrer à quel point l’équipement de ferme peut très rapidement causer de graves problèmes de compactage sur une profondeur importante du sous-sol. Il en résulte une érosion des sols et une réduction allant jusqu’à 35% du drainage du sol.
À l’automne 2017, Innovative Farmers of Ontario, une association qui promeut les bonnes pratiques de conservation des sols, invitait Matthias Stettler à mener des tests de compaction des solset à mesurer l’impact de la machinerie jusqu’à 50 centimètres de profondeur. Ils ont constaté que les pneus et les chenilles de tracteurs causent sensiblement les mêmes dommages. Par contre, la diminution de la pression des pneus et l’utilisation de pneus doubles peuvent réduire de beaucoup le compactage en profondeur. Et puis, il y a aussi le gros bon sens.
Les agriculteurs doivent connaître le poids de leur équipement et éviter de travailler dans des champs détrempés.