À une époque où les abeilles tombent comme des mouches et où les colonies s’effondrent, se glissent parfois de bonnes nouvelles. À défaut de régler le problème des néonicotinoïdes qui contribue à l’hécatombe, deux scientifiques de l’Université d’Helsinki sont parvenues à renforcer le système immunitaire des abeilles (et d’autres pollinisateurs), ce qui leur permet de mieux résister à la loque américaine, la maladie bactérienne la plus répandue du couvain. Une première dans le monde !

Jusqu’à tout récemment, si on nous avait parlé d’un vaccin destiné à soigner des abeilles atteintes de maladies microbiennes, nous aurions eu toutes les raisons du monde de crier « Non, mais ça va pas la tête? ». Nous ne pouvions imaginer qu’une seringue s’enfonçant dans une fesse velue zébrée jaune et noir.
C’était d’autant plus improbable que bien que le système immunitaire des insectes soit assez similaire à celui des mammifères, il lui manque un des mécanismes centraux de la mémoire immunologique : les anticorps.
Qu’à cela ne tienne, la chercheuse Dalial Freitak, qui a passé sa carrière à étudier les insectes et le système immunitaire, a remarqué que lorsque les reines ingurgitent une nourriture exposée à certaines bactéries, leur progéniture présente une réponse immunitaire élevée à ces agents pathogènes.
Restait à découvrir comment se faisait cette transmission jusque dans les œufs de la reine. C’est Heli Salmela qui a débusqué la protéine qui transmet le signal d’une génération à l’autre et qui permet d’induire les futures réponses immunitaires. Ce sont ces deux découvertes qui leur ont permis de mettre au point le vaccin PrimeBEE.
Après cette immunisation contre la loque américaine, les chercheuses souhaitent également développer une vaccination contre d’autres infections, telles que la loque européenne et les maladies fongiques. L’objectif ultime est de pouvoir combattre tous les microbes.
Source: University of Helsinki