D’ici 2050, la Terre pourrait compter 9 milliards de bouches à nourrir. Devant la perspective d’autant de ventres gargouillant, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) recommande que l’on se tourne vers la production massive d’insectes pour combler les besoins protéiniques des animaux et des humains ? Un certain nombre d’entreprises audacieuses relève le défi alimentaire et écologique en se lançant dans l’élevage intensif de vers à farine et d’arthropodes.
Avec plus de 1 462 espèces d’insectes comestibles répertoriées dans le monde, ces fermes de petites bestioles qui éclosent au Canada, aux États-Unis, en Europe, en Afrique et en Asie espèrent bien faire mouche. Sachant qu’à elle seule, la biomasse des insectes serait 300 fois plus importante que celle de l’humanité, il y a de l’espoir dans l’air. Un rapport sur la recherche et les marchés de 2017 estime que le nouveau secteur gagnera plus de 1,07 milliard$ US de chiffre d’affaires d’ici 2022.
Du point de vue énergétique, la viande d’insecte coupe les ailes à tous les autres types de chair comestible. Pour obtenir 1 kg de «steak» de criquet, on a besoin de 1,7 kg de nourriture. En revanche, il en faut près d’une fois et demie, trois fois et six fois plus pour la même quantité de poulet, de porc et de bœuf. Vous délocaliseriez votre production en Chine que cela n’y changerait rien !
Soulignons aussi que 80% de l’insecte est comestible, alors que seulement 45% du bœuf et 55% du poulet et du porc peuvent être mangés. Pour enfoncer davantage la concurrence, rappelons qu’en plus d’avoir besoin d’une plus petite quantité d’eau, les insectes requièrent beaucoup moins d’espace pour donner un kilo de protéines. Pour cette quantité de protéines, les vers de farine n’exigent qu’un mètre carré, tandis que le lait, le poulet et le porc nécessitent, en moyenne, près de trois mètres carrés. Quant au bœuf, lui, il réclame jusqu’à quatorze mètres carrés.
Pour le reste, il n’y a plus qu’à résoudre quelques petites énigmes écologiques et se faire aller les antennes pour propager la bonne nouvelle et faire en sorte que Monsieur et madame Tout-le-monde salivent à l’idée d’enfin pouvoir se délecter de nos amis rampants ou à six pattes.
Aussi bien dire que c’est dans le sac ! Un grillon grillé avec ça ?
Source : Financial Post