Il n’y a pas que les écoles qui font face à la prolifération de champignons nocifs pour la santé. En 1985, la FAO estimait que 25% des récoltes de légumes, fruits et céréales dans le monde étaient affectées par des mycotoxines. Une récente enquête révèle que plusieurs types de champignons microscopiques responsables d’intoxications graves chez les animaux d’élevage et chez l’humain se retrouvent dans presque tous les types de produits alimentaires. L’Amérique du Nord n’est pas épargnée.
Les résultats de l’étude réalisée par BIOMIN, un leader dans les domaines de la nutrition et de la santé des animaux, indiquent que cette contamination constitue un risque réel pour la production animale.
En 2015, l’analyse de 8271 échantillons de produits agricoles provenant de 75 pays indique que pas moins de 80% étaient contaminés par au moins un type de mycotoxines. À ce jour, plus de 300 espèces de micro-champignons nocifs ont été répertoriées et leur nombre ne cesse d’augmenter.
À l’échelle planétaire, les menaces à la production animale liées aux mycotoxines sont graves ou élevées dans 60% des régions du monde. On y enregistre au moins trois types de mycotoxines à des concentrations suffisantes pour affecter la santé des animaux. Le déoxynivalénol (DON) constitue la menace la plus fréquente pour le bétail. Les niveaux de fumonisines (FUM) et de zéaralénone (ZEN) sont également préoccupants.
Dans tous les cas, l’adoption de bonnes pratiques agricoles et de conditions de conservation adéquates constitue une première étape essentielle de prévention des effets délétères de ces agents nocifs.
Voici un résumé des principales mycotoxines et de leurs effets sur les animaux et l’homme:
L’aflatoxine (Afla): mycotoxine produite par des champignons proliférant sur des graines conservées en atmosphère chaude et humide. Elle est nuisible aussi bien chez l’homme que chez l’animal, et possède un pouvoir cancérigène élevé.
Le déoxinivaléniol (DON): produit par différents contaminants fongiques du genre Fusarium (F. graminearum, F. culmorum, F. roseum, … ) qui contaminent les grains de blé, d’orge, d’avoine ou de maïs et même du riz lors de la floraison. Des niveaux élevés de contamination en DON ont été rapportés pendant les années pluvieuses
Le zéaralénone (ZEN) : mycotoxine émise par certaines espèces de champignons du sol, les fusariums, qui peuvent coloniser certains végétaux (notamment les graminées) en y produisant une maladie, la fusariose. Elle peut poser chez les animaux nourris avec du fusarié des problèmes de reproduction (allant jusqu’à l’infertilité et l’avortement spontané, notamment chez le porc)
L’ochratoxine A (OTA) : mycotoxine produite par plusieurs champignons microscopiques (genres Penicillium et Aspergillus) et naturellement présente dans de nombreux produits végétaux du monde entier, tels que les céréales, les grains de café, le cacao et les fruits séchés. Les champignons en question se développent principalement aux champs et non pendant le stockage. Elle possède des propriétés cancérigènes, néphrotoxiques, tératogènes, immunotoxiques et éventuellement neurotoxiques. Elle a également été associée à la néphropathie chez les humains.
La toxine T2 (T-2) : mycotoxine de la famille des trichothécènes. Elle est toxique pour l’homme et les animaux. Elle est produite notamment par Fusarium sporotrichioides, Fusarium langsethiae et Fusarium poae. Elle aurait été utilisée au cours de la guerre du Vietnam où elle fut surnommée la pluie jaune.