La famille Lefebvre

4 juin 2016 | Personnalité du mois

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Le labeur sans labour

Des années 1800 jusqu’à aujourd’hui, de l’arrière-grand-père aux arrières petites filles, la famille Lefebvre bichonne son bétail et sa terre baptisée Ferme Bois Mou. En raison de ses racines agricoles profondément ancrées dans le terroir de St-Félix-de-Kingsey, le patriarche Robert Lefebvre et sa descendance ont été proclamés Famille agricole 2015! Cette même année, la ferme remporte le Prix du développement durable en production laitière des Producteurs laitiers du Canada pour son souci de préservation de l’environnement et de protection de ses terres pour les générations à venir.

En 2001, c’est Mario, le fils de Robert, qui rachète la ferme de production laitière avec son épouse Denise Joyal. Ensemble, le couple fera fructifier plus que jamais la terre ancestrale. Non seulement leur troupeau compte aujourd’hui 140 têtes, dont une soixantaine en lactation, mais la superficie de leur domaine a doublé pour passer à 590 acres de grandes cultures de maïs, de soya et de seigle. Ces dernières années, Mario et Denise ont beaucoup mécanisé l’entreprise pour rendre le travail physique moins dur pour leurs trois filles qui vont prendre la relève. Leurs investissements ont permis de doubler le chiffre d’affaires.

Pour ne rien gâcher, depuis dix ans, Mario et Denise se sont convertis au semis direct et sont devenus membres du Club Action Semis Direct.

«Au début, l’idée était d’économiser du temps et du diesel. Fini le labour à l’automne, plus de hersage, ni de roches à ramasser. Non seulement j’ai moins de machinerie, mais elle requiert moins de puissance. J’ai à peine besoin d’un litre de diesel à l’acre pour semer alors que ça en prenait dix pour labourer. C’est trois fois plus rentable et nettement plus écologique.»

Profitant des importants travaux de drainage et de nivelage que son père avait réalisés dans les années 1980 et 1990, Mario a acheté un semoir et a produit ses propres semis. «Quand on ne fait pas de labour, non seulement il y a beaucoup moins de lessivage et d’érosion du sol, souligne Mario, mais cela favorise beaucoup la diversité de la vie dans le sous-sol. Je travaille de plus en plus avec des engrais verts.»
Depuis quatre ou cinq ans, Mario et Denise jonglent avec le seigle, le soya, le trèfle, la luzerne, les pois
et la féverole pour faire augmenter la matière organique et le niveau d’azote qui favorise la culture du maïs. «Ça m’a permis de couper les engrais chimiques de 25%.»

Comme il n’y a plus de semelles de labour, l’infiltration d’eau est meilleure et comme les racines peuvent s’enfoncer plus profondément, en cas de sécheresse, elles sont capables d’aller chercher l’eau. Cette méthode de travail fait aussi d’autres heureux. «Ça nourrit mes vers de terre qui enrichissent mon sol. Je vous jure que mes vaches adorent le mélange qu’on leur donne.» À les voir flotter sur leur matelas d’eau, on jurerait des vaches qui rient! Ces dernières le lui rendent bien. «Elles nous donnent 92 kg par jour et on vise les 100 kg.»

Il n’y a pas d’erreurs, le bonheur est dans le pré !

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