Au Québec, au moins 200 lacs sont en train de mourir asphyxiés en raison, entre autres, du ruissellement du lisier, des engrais et des pesticides. Aux États-Unis, on évalue à 2,2 milliards de dollars le coût annuel de l’eutrophisation par l’azote et le phosphore.
Pour contrer le problème, un producteur de porc breton s’est associé à la société coopérative Cooperl pour valoriser le fumier de manière innovante. Il intercepte et sépare à la source l’urine et le fumier solide, le traite sur place dans une nouvelle usine… et le vend 30 $ la tonne!
La porcherie de Bernard Rouxel ressemble à toute autre étable de Bretagne. Ses installations comprennent une large allée centrale avec des enclos entièrement équipés de caillebotis des deux côtés, mais c’est sous le plancher que se cache la technologie appelée « Trac ». À 50 cm sous les caillebotis, des éléments préfabriqués en béton en forme de V ont une pente de 8 %, ce qui permet de dériver l’urine dans un canal central avant d’être dirigé vers un lieu de stockage central. Les 2 200 m3 d’urine provenant de la porcherie seront ensuite traités sur place et répartis sur les 30 hectares de la ferme.
Quant au lisier solide resté sous le plancher, il est tiré par des glissières à fumier jusqu’à l’extérieur où il est entreposé à une concentration de 27 à 28 % de matière sèche. Chaque année, 600 tonnes de fumier solide seront transportées à Cooperl pour être traités dans un bio digesteur qui en tirera du biométhane avant de le transformer en engrais. Pour ne rien gâcher, le système réduit de moitié les émissions d’ammoniac.
Source : Pig Progress