Qu’ont en commun le sultan Mourad IV, le dernier empereur de la dynastie Ming, le shogun d’Edo, le patriarche de Moscou Joasaph I, le pape Urbain VII et nos ministres de la Santé ? Ils ont tous lutté contre le tabac. Pourtant, des scientifiques canadiens ont décidé de combattre le mal par le mal. Ils misent sur certaines caractéristiques de la plante pour prévenir non pas le cancer du poumon, mais bien les problèmes causés par l’E. coli chez le porc. Il pourrait s’agir d’une solution de rechange aux traitements antibiotiques.
L’équipe de l’Université Western (Ontario), d’Agriculture Canada et de la société PlantForm travaille au développement d’anticorps thérapeutiques à partir d’extraits de tabac qui auraient la propriété de se lier à la bactérie très nuisible et de l’empêcher de coloniser les cellules épithéliales qui tapissent la paroi intestinale.
Une fois le produit concocté, il serait simplement donné aux porcs comme additif alimentaire. Dans le cadre de ce projet de deux ans, les chercheurs visent à montrer que les anticorps dans les plantes réduiront l’infection et la transmission d’E. Coli en interagissant avec les systèmes de défense naturels des animaux. Qui aurait pu prédire qu’une chique de tabac pouvait briser le cycle d’infection de cette maladie ?