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La drêche de brasserie, un fléau devenu opportunité

La drêche de brasserie, un fléau devenu opportunité

Les amateurs de bonnes bières sont plus que choyés au Québec. Après tout, ce ne sont pas toutes les provinces canadiennes qui peuvent se targuer d’avoir pratiquement décuplé le nombre d’entreprises brassicoles en un peu moins de 20 ans (source : AMBQ).

Mais cet engouement sans précédent a apporté avec lui un certain fléau environnemental.

Le taux de production de drêche, ce résidu de malt issu du processus de brassage, a inévitablement explosé en même temps que la popularisation de la bière. En effet, pour produire une pinte de bière, une pinte de drêches déshydratées est produite à son tour.

Habituellement, ce déchet de production finirait au compost. Mais certains entrepreneurs ont su flairer une belle opportunité de revaloriser les drêches de brasserie, et ce, de plusieurs façons innovantes.

Quelles sont-elles au juste ? On vous en présente trois !

Créer une farine enrichie avec les drêches de brasseries

Saviez-vous que la drêche de brasserie est un aliment très riche en fibres, protéines et minéraux ?

Les fondateurs de la Coop Boomerang, eux, le savaient très bien!

Sachant cela, Tangui Conrad, Mathieu Gauthier et Alexis Galand ont eu l’idée de partir cette coopérative, qui transforme les drêches en farine maltée.

Le principe est simple. La Coop Boomerang offre un service de collecte des drêches de brasserie dès leur sortie des cuves, ce qui énormément apprécié des brasseurs de la métropole qui ont un espace limité pour stocker ces résidus.

Grâce à de l’équipement spécialisé, la coopérative est ensuite en mesure de transformer les drêches en une farine enrichie, qui est ensuite vendue aux particuliers ainsi qu’aux boulangeries qui voudraient s’en servir pour confectionner des pains et pâtisseries plus nutritifs.

Une belle façon de remettre en valeur ce résidu tout en aidant les brasseries montréalaises à limiter leur empreinte environnementale !

Envie d’un apéro écolo?

C’est en 2019 que Chloé Roy-Michel, fondatrice de l’entreprise Saison 2, apprit ce qu’étaient les drêches, et se rendit compte que la gestion de cette matière à Montréal n’était pas des plus écoresponsables.

Elle décida donc de se renseigner davantage sur cet aliment mystérieux et découvrit à son tour son potentiel nutritif intéressant. C’est ainsi qu’elle lança Saison 2, entreprise qui transforme ces résidus de brassage en petits craquelins aux saveurs originales et délicieuses.

De quoi faire sourciller vos invités lors de votre prochain apéro gourmand cet été !

Les animaux de ferme se régalent des drêches de brasserie

Plusieurs agriculteurs le savent déjà, mais la drêche de brasserie est également un aliment très apprécié du bétail. Non seulement les animaux en raffolent, mais les éleveurs sont ravis et fiers de pouvoir nourrir leurs animaux avec un aliment si riche en vitamines et en protéines, qui s’inscrit en plus dans une économie circulaire.

Et maintenant qu’il y a de plus en plus de brasseries et microbrasseries en région, les producteurs ont certainement plus d’options où aller récupérer ce résidu brassicole.

Qu’attendez-vous donc pour découvrir cet aliment méconnu aux mille et une vertus qu’est la drêche ?

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