À l’heure où de plus en plus de gens revendiquent de ne plus être forcés de se reconnaître dans l’un ou l’autre des deux sexes, une généticienne de l’Université de California Davis bricole le génome des bovins. En ajoutant un gène appelé SRY aux chromosomes XX des vaches, même leur descendance femelle sera pourvue d’un pénis et de testicules. Pourquoi diable les travestir ainsi ? Tout simplement parce que la masse musculaire des bœufs est plus importante et plus rapide à produire. Money talks !
Pour que les vaches aient les attributs des mâles, la généticienne Alison Van Eenennaam utilise le CRISPR, un outil révolutionnaire permettant de manipuler facilement l’information génétique.
À la base, le CRISPR constitue des séquences d’ADN de virus que les bactéries ont intégrées à leur propre génome et qui agissent à la manière d’un vaccin. Mais, il est possible de manipuler le système CRISPR de sorte qu’il ne s’attaque plus à l’ADN d’un virus, mais à celui d’une cellule hôte que les chercheurs prédéterminent. Pour éditer le génome des vaches, Alison Van Eenennaam a donc créé des «sondes» d’acide ribonucléique (ARN) artificielles qui sont capables de reconnaissent le gène XX et d’y greffer le fameux gène SRY qui transforme en quelque sorte une vache en un mâle qui ne pourra toutefois pas se reproduire puisqu’il sera stérile.
Certains se demanderont pourquoi se donner tant de mal alors qu’il existe déjà du sperme destiné à n’engendrer que des mâles. Tout simplement parce que cela évite de recourir à l’insémination artificielle qui peut être particulièrement délicate.
En revanche, toute viande obtenue par CRISPR sera considérée comme un nouveau médicament et ne sera autorisée qu’après de longs tests de sécurité alimentaire.
Source: Modern Farmer